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Rétrogeek
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14 septembre 2009

Tubble gum

 

minitel2Si les investissements en R&D furent moteurs dans le dynamisme des secteurs informatique et télématique, c'est bien le business du bonbec qui caractérise le plus finement la singularité économique des années 80.

Double lustre des contrastes, de l'innovation et de la crise, les eighties restent cet accidentel mélange de sucre et d'acide dont les proportions auraient été jouées en bourse et qui se colorerait au contact d'une émulsion de conservateurs.

Depuis lors, manger un bonbon ne relève plus tout à fait du registre alimentaire ; il devient un acte politique.

carambarmalabar_1Là où certains mâchouillent les aventures biscotocratiques de Malabar, produit d'un sombre programme eugéniste au dénominateur aryen, d'autres préfèrent citer la bouche pleine, les pamphlets comico-révolutionaires du commandant Carambar.

Les plus politiciens choisiront de lécher la fraise d'un gros tagada, rouge sur le dessus, mou à l'intérieur, sorte de socialo en salopette dont les poches et le ventre se seraient démesurément garnis sous la mandature bienveillante de François Mitt'rrand.

 

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Mais je m'égare et en viendrais presque à oublier l'essentiel.

leoPâte à mâcher tout droit sortie du cortex fertile d'un créatif plus cocaïné que le pif de Begbeider, le Tubble Gum signe l’épreuve du temps qui l’a vu naître en déclinant la dialectique du maître et de l'esclave au monde de l'enfance. La créature consumériste ensert ceux qu'elle sert, et nous nargue en plus en claquant des bulles.

Arôme low cost, fugacité du goût, lourdeur de la texture, mascotte sans charisme au look daté (Léo, pour la petite histoire)... tous les ingrédients étaient réunis pour que le Tubble Gum soit dédaigné de sa propre cible marketing et devienne la tombe gluante de ses promoteurs.

3306666819_42024dedafSeulement voilà... les jugements sur la décennie maudite semblent souffrir d'une apesanteur altérant le bon fonctionnement des mécanismes de la raison, au point de conférer un caractère culte et légendaire à la moindre de ses frasques. Et je ne me focalise pas seulement ici sur les vénérateurs de la cravate piano !

In fine, le concept du Tubble Gum est au moins autant ridicule qu’il est génial : tube à bouchon vissé en bouche, le consommateur aspire/suce à sa guise la matière gomme jusqu'à ce que cette dernière adopte le volume désiré. Cerise sur le gâteau, en renouvellant l’opération, le goût de la pâte s'en trouve redynamisé, une sorte d'effet blaxploitation au service du chewing-gum.

 

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Là où Malabar nous offrait trop d’un coup et Hollywood pas assez, le Tubble Gum nous en donne quand on veut, autant qu'on veut.

Bien... ça, c'est pour le côté "réclame" du produit mais dans la vraie vie, me direz-vous ? Vivions-nous cette idylle ?

Les enfants sont économes, patients et tout en mesure, c'est bien connu. Inutile de vous dire que le tube avait tendance à y passer d'un coup. Enfin quand je dis d'un coup... je me comprends. La chose était tellement bien pensée qu'un tiers du ch'wing restait collé au fond du tube en plastique mou.

fghfSeul moyen de déloger efficacement la pâte : des ciseaux et une paire de doigts sales (activité manuelle préalable en bac à sable oblige).

 

3331736200_4289cb750aDe là à conclure que le Vermifuge est le complément idéal du Tubble Gum, il n'y a qu'un pas que ma responsabilité de père de famille me dissuade de franchir.

Quid de la rétrospection dans tout ça, ne manquerez-vous pas de souligner ? Et bien, j'avoue être un peu sec et serai d'ailleurs ravi que vous m'aidiez à comprendre pourquoi mes papilles m'ont commandé l'écriture de cette article et conservent encore le goût médiocre de cette pâte rose.

Si dans une semaine je demeure sans réponse, j'irai me fournir auprès de mon dealer.

Pour les plus pressés, les moins fortunés ou ceux qui regrettent les bad trip provoqués par une came coupée à l'acétone, je recommande la fabrication artisanale de la pâte à mâcher.

 

Accessoire indispensable à toute manipulation : la boite de chimie 2000 qui cale, dans le grenier, avec trois San Antonio achetés à la foire au troc et l'intégrale vinyl de Daniel Guichard, la première télé à tube cathodique de la famille.

Chimie_2000

 

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Commentaires
M
Que de souvenirs gustatifs avec ce Tubble Gum ! Une saveur et surtout une odeur incomparable.. mêê si au final le goût ne durait pas bien longtemps.. Il est toujours disponible à la vente ici https://www.generation-souvenirs.com/bonbons-des-annees-80-90/chewing-gum-tubble-gum-3.html ! :p
B
Vous le découvrirez à sa lecture, un article étranger cite avec éloge mon papier sur le tubblegum, allant jusqu'à respecter les codes moraux de l'emprunt citationnel (chose rarissime sur la toile).<br /> <br /> http://www.marthavousdivaguez.com/nostalgie-quand-tu-nous-tiens#more-1011<br /> <br /> L'auriez-vous cru, je suis intronisé comme auteur de référence sur le phénomène Tubble Gum.<br /> <br /> En aparté, je vous recommande la consultation large du blog de Martha à l'esthétique autant aguicheuse qu'en retenu, à l'image de ses femmes au foyer des années 50 américaines, empruntes d'une WASPerie ouverte à la société de consommation.<br /> <br /> Ecoutez donc... la musique des McGuire Sisters nous revient aux oreilles...
M
Pour ma part, j'ai toujours raffolé des nounours en guimauve, je n'y peux rien! Si j'en mangeais aujourd'hui (ce qui est très rare), je ne pourrais m'empêcher de m'imaginer rebondissant au ralentit sur une couette moelleuse, tant leur texture est agréable!! Pour moi, les nounours en guimauve, c'est comme les mirabelles, c'est du bonheur en concentré!
B
J'avoue être passé à côté du Roll'up. En revanche, je te confirme avoir participé au concours de la plus grosse bulle avec des Malabars, des boules chewing-gum coca ou encore du Tubble Gum.<br /> J'ai même souvenir d'être rentré chez oam avec les cils de l'oeil gauche collés !
G
J'ai pour ma part un souvenir impérissable du Roll'up, produit de la même marque : Le goût était merveilleux (du moins d'après mes souvenirs d'enfant d'une dizaine d'années pour qui le plat le plus raffiné était le poulet frites du dimanche midi...)<br /> Au delà du goût, quel plaisir de dérouler ces 2m de chewing-gum et de les enfourner intégralement dans le gosier quitte à ressembler à un ruminant pour le reste de la récré.<br /> Le plaisir tiré de ce genre de produit est bien sûr fortement lié à la pratique de la bulle et donc bien sûr au concours de la plus grosse(?).<br /> Et là je m'interroge, suis-je le seul à être rentré le soir à la maison le contour de la bouche tout rose et tout collant ?
Rétrogeek
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